Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dans son message à la nation, avant-hier mercredi 3 mars 2024, a mis en exergue les attentes du peuple relativement au coût de la vie, l’emploi, la gouvernance économique et financière, la diffusion des rapports des corps de contrôle entre autres. Sur ce, il entend y aller à fond pour un développement endogène et durable.
Le 5ème président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dans son tout premier message à la nation à l’occasion du 64ème anniversaire de l’indépendance du Sénégal s’est largement épanché sur les attentes du peuple à savoir l’emploi des jeunes, le renforcement du secteur économique, la souveraineté alimentaire, la bonne gouvernance économique et financière, la bonne gestion des ressources naturelles, la publication systématique des rapports des corps de contrôle entre autres.
S’agissant de l’emploi, le tout nouveau président de la République rassure les jeunes : « Je fais miens vos rêves, vos aspirations, et vos ambitions légitimes de réussir pour être utiles à vous-mêmes, à vos familles, vos communautés et votre pays ». Quant aux défis majeurs à relever relativement à l’éducation, la formation aux métiers, l’emploi, l’entreprenariat des jeunes et des femmes, le président Diomaye Faye entend en faire une priorité élevée des politiques publiques, en concertation avec le secteur privé. Pour ce faire, dira le plus jeune président de l’histoire politique du Sénégal ; « nous devons, à cet effet, revisiter les mécanismes existants, les améliorer et les rationaliser afin qu’ils répondent mieux aux besoins d’emploi et autres activités génératrices de revenus pour les jeunes ». Pour encourager la création d’emplois, a-t-il assuré, « je compte m’appuyer sur un secteur privé fort parce que soutenu par l’Etat». A l’en croire, c’est sur la base de nos besoins prioritaires que nous travaillerons ensemble pour « endogénéiser notre économie », a-t-il expliqué. Dans cet éventail, il n’a pas occulté le secteur privé international qui aura son plein rôle à tenir. Aux Sénégalais, il dira qu’ils sont « braves » mais ils sont fatigués et attendent de nous des solutions contre la vie chère ».
Des mesures fortes de réduction du coût de la vie en vue
Sur la question du coût de la vie, le chef de l’Etat se dit profondément préoccupé avec une attention particulière au quotidien des Sénégalais. Sur ce, dans les jours à venir, « des mesures fortes seront prises dans ce sens, après les concertations que j’entreprendrai avec les acteurs concernés », rassure le nouvel président. Dans la quête d’un Sénégal meilleur au bénéfice de tous, le chef de l’Etat entend instaurer une gouvernance vertueuse, fondée sur l’éthique de responsabilité et l’obligation de rendre compte. A ce propos, dira-t-il : « J’engagerai sans tarder une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière par la lutte sans répit contre la corruption ; la répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites ; la protection des lanceurs d’alertes ; la lutte contre le détournement de deniers publics et le blanchiment d’argent ; l’amnistie des prête-noms et leur intéressement sous condition d’auto dénonciation ; la publication des rapports de l’IGE, de la Cour des comptes et de l’OFNAC ». De même, l’exploitation des ressources naturelles qui, selon la Constitution, appartiennent au peuple, « retiendra particulièrement l’attention de mon gouvernement », a observé le président Diomaye Faye.
La transparence des ressources extractives
Ainsi, en plus de la mise en ligne déjà effective des contrats miniers, pétroliers et gaziers, sur le site de l’ITIE Sénégal, a dit le nouveau président, « je ferai procéder à la divulgation de la propriété effective des entreprises extractives, conformément à la Norme ITIE, à l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier et à une protection plus soutenue du contenu local au bénéfice du secteur privé national ».
Des assurances aux investisseurs
Aux partenaires privés, le président dira qu’ils sont les bienvenus aux Sénégal. Conformément aux lois et règlements en vigueur, « les droits de l’investisseur seront toujours protégés, de même que les intérêts de l’Etat et des populations », tient-il à rassurer. A nos pays amis et partenaires, « le Sénégal reste un pays ouvert et accueillant pour tous », tient-il à préciser. A ce sujet, Bassirou Diomaye Faye a fait savoir que « nous veillerons, sans cesse, à maintenir et raffermir les relations de bon voisinage et de solidarité agissante au sein de nos organisations communautaires, notamment la CEDEAO et l’UEMOA ». Héritiers de l’idéal panafricaniste de Cheikh Anta Diop et de Léopold Sédar Senghor, un des pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine, « nous demeurons fermement engagés dans la construction de l’intégration africaine et la réalisation des objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine », a-t-il fait aussi savoir tout en précisant que les partenaires étrangers de tous horizons sont d’égale dignité pour le Sénégal. Pour un partenariat fécond, dira-t-il, « nous leur devons respect et considération. Et de tous, nous demandons respect et considération ». Le Sénégal restera par ailleurs engagé pour une gouvernance mondiale plus juste et plus inclusive, « dans le respect de l’égale dignité des valeurs de cultures et de civilisations », a dit le président.
Vers la digitalisation de l’administration
Convaincu que l’administration publique doit s’adapter pour être performante, le président Diomaye Faye dira que l’administration doit agir à tous les niveaux de façon plus accueillante et plus efficace pour les usagers du service public. Pour ce faire, il s’impose de bannir les pratiques les procédures et formalités indues qui altèrent l’efficacité de l’Etat. Dans cet objectif, « nous entendons investir massivement dans la digitalisation des services et des procédures administratives », a-t-il dit.
Des subventions agricoles aux ayants droit
De même, a dit le président BDF, il y a urgence à gagner notre souveraineté alimentaire en investissant plus et mieux dans l’agriculture, la pêche et l’élevage, « les trois mamelles nourricières de notre pays ». A juste titre, tient-il faire savoir : « Je tiens particulièrement à ce que les subventions substantielles dépensées chaque année dans la campagne agricole bénéficient aux véritables producteurs et non à des acteurs intermédiaires ». En définitive, le président a observé à l’endroit de ses compatriotes que « l’indépendance que nous célébrons ce jour est certes un évènement festif, mais aussi et surtout un test de résilience et de grandeur pour la nation ». Raison pour laquelle « Notre mérite et notre honneur, c’est de réussir l’épreuve, en affichant une confiance résolue en nous-mêmes, pour vaincre nos peurs et nos doutes, surmonter les obstacles devant nous, et poursuivre ensemble notre marche solidaire vers notre destin commun, main dans la main, épaule contre épaule ».
JEAN PIERRE MALOU