‘’L’aquaculture constitue une réelle alternative à la pêche qui fait face à une surexploitation des ressources halieutiques et à la raréfaction progressive de certaines espèces’’, a indiqué Pape Sagna Mbaye, ministre des pêches et de l’économie maritime lors d’un atelier de restitution et de validation de cette nouvelle stratégie.
D’après lui, dans un contexte de ‘’stagnation’’ voire de baisse des captures de la pêche, le besoin ‘’supplémentaire’’ pourrait provenir de l’aquaculture.
‘’La contribution des pêches à la durabilité environnementale, économique et sociale est menacée par une pression de pêche élevée, des pratiques non durables et à cela s’ajoute l’impact des changements climatiques sur les ressources naturelles dans son ensemble’’, a-t-il expliqué.
D’après des chiffres fournis par la FAO, la consommation mondiale en produits halieutiques par habitant et par an est de 20,2 kg. Cette consommation devrait entrainer une augmentation de 15% pour fournir en moyenne 21,4 kg par habitant en 2030.
‘’Au Sénégal, les projections ont montré que les besoins en produits halieutiques de la population en 2025 seront de 107 mille tonnes supplémentaires, pour maintenir la consommation annuelle par habitant qui est de 29 kg supérieur à la moyenne mondiale, a renseigné Pape Sagna Mbaye.
Il a indiqué que c’est l’une des raisons principales de la prise en compte de l’aquaculture dans la nouvelle stratégie nationale de souveraineté alimentaire.
‘’L’ambition est d’atteindre d’ici 2032 une production aquacole de 68 mille tonnes avec 172 millions d’alevins et 90 mille tonnes d’aliments de poisson ce qui va entrainer la création de 50 mille emplois et une contribution au PIB à hauteur de 52 milliards de FCFA’’, a soutenu le ministre des pêches et de l’économie maritime.
Selon lui, l’objet de cette rencontre a été conçu à travers une démarche ‘’inclusive’’ avec l’implication de toutes les parties prenantes dont les structures publiques, le secteur privé, l’association des producteurs aquacoles et les partenaires techniques comme la FAO et l’USAID.
M. Mbaye a souligné aussi que l’aquaculture pourrait jouer un rôle central dans la lutte contre l’immigration clandestine des jeunes, l’exode rural, l’employabilité des jeunes diplômés aux métiers de la pêche et de l’aquaculture et dans d’autres métiers transversaux.
‘’La pêche joue un rôle socio-économique important au Sénégal car elle contribue pour près de 3,2% du PIB et avec l’avènement du pétrole et du gaz, dans les zones prédilection de la pêche, l’aquaculture apparait comme une des solutions pour accompagner les familles des pêcheurs face aux impacts dus à l’exploitation des plateformes pétro gazières’’, a informé M. Mbaye.
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